Mitarbeiter*innen des Kunsthaus Pasquart werfen einen Blick auf ihre Lieblingswerke vergangener Ausstellungen oder aus der Sammlung. Diese Woche mit:

Silvia von Beust-Lüthi, Vergolderin und Aufsicht / Réception im Kunsthaus Pasquart zu Jessica Jackson Hutchins, Ausstellung Sommer 2013

«Devant moi sur la table… des quantités de flyers des nombreuses… très nombreuses expositions du Centre d’art Pasquart des 10 dernières années! Les souvenirs se ravivent mais quel dommage… il me manque quelques flyers dans ma galerie de souvenirs!

Des images et ambiances surgissent, les salles se remplissent d’œuvres, des visages d’artistes venant boire un café à la réception pendant le temps du montage, me reviennent à l’esprit.

Heureusement, il me reste quelques jours pour choisir… les jours passent, j’y pense et mon choix se porte sur une vingtaine d’artistes… mais au fond, tous les artistes m’ont, à quelque part, par leurs travaux, questionnée, étonnée, convaincue, amusée ou charmée. Me vient alors l’idée que je pourrais un peu tricher en évoquant, en passant, tous les noms d’artistes dont les œuvres m’ont particulièrement plu et hop…je serais quitte de faire un choix impossible! Zut, ce n’est pas ce qui nous est demandé et alors voilà… un nom apparait… une ambiance se dessine…

Eté 2013, Jessica Jackson Hutchins, américaine née en 1971, installe ses œuvres dans les salles du Pasquart, en même temps que les non moins passionnants Edi Aschwanden et Karin Lehmann. C’est la première exposition de Jessica Jackson Hutchins en Europe. Elle fait partie des artistes les plus significatifs de la jeune génération américaine.

La belle, immense salle du CP, la Poma, s’habille d’une sorte de mysticisme poétique. Baignées de lumière, les sculptures faites d’objets du quotidien, tels que  des fauteuils, des échelles, sont recouvertes de grands tissus peints par l’artiste. Il y a de la couleur avec une grande richesse de nuances. On y trouve deux grandes sculptures dans la verticalité et une horizontale, comme une table, recouverte également d’un tissu peint, sur laquelle ont été posés trois sortes de pots en céramique, façonnés par Jessica Jackson. Ces jarres aux formes biscornues font penser à des objets de rituels mais ce côté «déjanté» désacralise… tout en laissant planer le sacré! Aux murs, encore deux très grands tissus peints, nécessaires pour l’équilibre de l’ensemble et renforcer l’ambiance du lieu.

Je me sentais bien dans cette salle, très lumineuse, rien d’effrayant mais tout de même avec une profonde dimension de remise en questions. Redéfinition de ce qui est établi! Le banal, le simple objet quotidien, revisité par la main et la réflexion de l’artiste, devient Beauté.

Jessica Jackson Hutchins m’a amenée à la réflexion et surtout touché à mes émotions par la poésie. L’installation dans ce grand espace, de manière quasi parfaite de ces sculptures bizarres, a créé dans la salle Poma de l’ordre et de l’harmonie, nés du chaos.

Lorsqu’elle est descendue à la réception boire un café pendant le montage de l’exposition, je l’avais trouvé chaleureuse… cela non plus je ne l’ai pas oublié!!

Merci au Centre d’art Pasquart pour toutes ces rencontres avec l’art!»

Bienne, le 23 avril 2020    Silvia von Beust-Lüthi